Êtes-vous cyclique dans vos choix de déjeuners? Pour ma part, je mange pendant trois semaines des bagels avec un fromage à la crème que je mélange à des herbes, et parfois à un restant de poisson blanc. Ensuite, je me contente de toasts au beurre d’arachide sur lesquelles je mets des tranches de bananes. Ça dure de trois à cinq semaines, puis je reviens au bagel, ou je passe aux œufs brouillés, ou de nouveau au beurre d’arachide.
Je sens que je suis sur le point de transitionner vers un nouveau p’tit-dej, et je considère insérer une nouvelle combinaison dans ma rotation : le déjeuner nordique.
Je me dois aussi de rendre justice à Copenhague, ou København, qui n’a été dépeinte dans cette infolettre qu’à travers ma critique du restaurant Bobe (ils m’ont bloqué sur Instagram les maudits!!). Cette déception était autant crève-cœur, car toutes mes autres expériences culinaires dans cette ville ont été des succès phénoménaux.
Commençons avec ce que je ne pourrai pas reproduire avec le four de mon appartement qui rush à atteindre 400ºf, et mon absence de compétence en pâtisserie.



Les Scandinaves ont le tour avec les pâtisseries. Toutes les viennoiseries y étaient vraiment incroyables. Je trouve souvent que ce genre de pâtisserie manque de goût. Tant qu’à prendre une viennoiserie qui ne goûte que la pâte, je vais prendre un croissant. J’ai eu un plaisir fou à déguster ces nœuds remplis de saveurs. Après chaque bouchée, j’avais le sourire. Le pain suisse, à la boulangerie Stora à Stockholm – que j’ai découverte le premier matin, et à laquelle je suis retourné déjeuner chaque jour, sans exception – était aussi hors-pair. La pâte feuilletée était travaillée avec énormément de finesse et la quantité de chocolat se trouvant en son centre était idéale. Et ils abusaient avec leur nœud à la cannelle. C’était de la bombe.
Par déjeuner nordique, j’entends les trois éléments qui – comme l’oxygène, le comburant et le carburant forment le triangle de feu – composent l’essence du “morgenmad” ou du “frukost” : le pain, le beurre et le fromage. Ma première rencontre avec le petit déjeuner nordique fût lors de mon arrivée à Copenhague, après un vol de nuit. J’ai déposé mon sac à l’hôtel, puis je me suis rendu à un café à proximité : Orsa Coffee.
Je me souviens surtout du petit pain au levain, qui était très gouteux. J’ai apprécié sa forme et sa taille. Une tranche de pain, c’est bien, mais j’aime les croûtes, et dans ce cas-ci, j’avais droit à toute la croûte. J’aurais cependant mieux fait de payer le léger supplément me permettant d’avoir droit à une confiture. J’ai besoin d’une légère touche sucrée au déjeuner, qu’il s’agisse d’une banane, d’une gelée à étendre sur mon pain, ou d’un peu de sucre à saupoudrer sur ma crêpe ; une confiture de bleuet aurait été bien appréciée.

La meilleure confiture, je l’ai goûtée à Atelier September. C’est probablement le café #1 d’Instagram, avec leur centaine de milliers d’abonnés. Je suis passé devant leur succursale se trouvant dans le centre de Copenhague. Devant elle se trouvait une assez longue file. Si vous me connaissez, vous savez que je me respecte trop pour faire la queue (sauf de très rares exceptions). J’ai préféré me rendre à une autre succursale se trouvant dans le nord de la ville. Une plage en était à quelques dizaines de minutes de marche ; voir l’horizon après avoir passé beaucoup de temps en ville, sentais-je, pouvait me faire du bien. J’allais faire une pierre deux coups.
Je ne fus point déçu par Atelier September. (Je fais une digression, car je sors de mon déjeuner nordique, mais ça vaut la peine.) Sur un pancake d’une épaisseur ahurissante était déposée une incroyable confiture de bleuets. Des bleuets frais étaient ajoutés au mélange, après la cuisson ; leur saveur éclatait à chaque bouchée. J’ai aussi pu discuter avec Jakob, un employé du café, qui a su me conseiller d’autres adresses à visiter avant mon départ, le surlendemain. Il était très sympathique et ses recommandations étaient 🤌!
Quel est le pain de choix? Quelle farine? J’ai été gavé de pain seigle durant mon séjour, au point d’en apprécier ses vertus bourratives (une tranche est en masse) et ses qualités gustatives. Depuis, je me suis mis à en acheter, à l’occasion, pour faire changement.


Ce que j’apprécie du petit-déjeuner nordique, c’est son potentiel de déclinaisons. C’est un potentiel sur lequel construire et ajouter : un œuf mollet, un légume de saison, quelques câpres, de petits fruits, etc.

Stora Bageriet a maximisé le potentiel de déclinaison avec cette tartine exceptionnelle : Pain de seigle, beurre, laitue croquante, tranches épaisses de rosbif, rémoulade au cari, cornichons, oignons frits. C’était du lourd. (J’aurais pu mettre un close-up de l’assiette, mais j’aime mieux ma photo prise sur pellicule.)
Je ne suis pas fan du caviar. Si on m’en offre, je ne refuserai point, mais je n’en achèterais pas pour moi-même. Ce qui m’intéresse dans la photo ci-dessous, c’est plutôt la texture du beurre fouetté. Avez-vous déjà fait du beurre fouetté? Moi non, mais demain matin, je m’y mettrai.

Pour ce qui est du fromage, je ne saurais trop lequel choisir. Je crois que mon premier choix serait de la tome, mais comme c’est pour le déjeuner quotidien, ce doit être un fromage peu dispendieux. Je dois pouvoir le trouver au Costco ou une autre place du genre ; je refuse d’être ruiné par la fromagerie Hamel.
Avant de finir, voici un autre déjeuner highlight de Copenhague. Une chocolatine où le chocolat s’est métamorphosé en un mélange de champignons, d’échalotes françaises et de douces épices. Ça, c’était à Lille Bakery.
À plus!