Dans moins de deux semaines, je prendrai ma voiture et je descendrai à New York pour quelques jours. J’ai très hâte!🗽
Dans l’infolettre d’aujourd’hui, je discute de la musique que j’écouterai en chemin, et des gros struggles gourmands qu’implique la visite de cette capitale culinaire. Il y a aussi quelques photos que j’ai prises lors de ma première visite. Bonne lecture!
Sur la route, j’écouterai plusieurs albums. D’abord, Heaven is a Junkyard, la dernière parution de l’artiste Youth Lagoon. Je suis allé voir son incroyable concert au théâtre Fairmount le mois dernier, et je ne peux m’empêcher de réécouter en boucle les 10 titres qui composent le projet. Les gens qui connaissent la musique me disent toujours que “indie” n’est pas un genre musical, mais je qualifierais quand même son style comme de l’indie expérimental. Puis, j’enchaînerai certainement avec du Zach Bryan, un ex-militaire qui a été libéré de ses charges par l’armée américaine afin de poursuivre sa carrière musicale. Cette dernière a débuté avec des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ; en août, Bryan a sorti un nouvel album, et bien que le country me répugne généralement, je ne peux m’empêcher de chanter à voix haute les paroles de ses chansons dans l’habitacle de ma Yaris. J’écouterai aussi le bref EP Sandhills de Toro Y Moi, une ode à sa Caroline du Sud natale, dont le genre est très éloigné de tout ce qu’il a produit par le passé. Quiconque ayant grandi à l’extérieur de la ville peut sentir, à l’écoute de cette musique, une forme de nostalgie des fins d’après-midis d’étés quand on a 9 ans. Je me vois, après le souper, pédaler en direction de la maison de mon ami qui habite plus loin sur la rue, puis passer le temps au terrain de soccer tandis que le soleil se couche tranquillement. En passant par le Queens, avant d’arriver à Brooklyn, j’opterai pour le dernier album des rappeurs newyorkais Wiki et MIKE, produit par le légendaire The Alchemist. Wiki n’est pas encore très connu, mais je crois que tous les fans d’Earl Sweatshirt, Freddie Gibbs, Action Bronson, Larry June, etc. apprécieraient.
Sur la route, encore, je m’arrêterai peut-être à Albany, pour une pile de pancakes du iHop, mais Mathilde m’a rappelé que la dernière fois, nous en avions eues beaucoup trop. Et puis, nous aimerions dîner au Frankel Delicatessen en arrivant à Brooklyn. Il faut déjeuner léger pour réussir à engloutir un sandwich au pastrami.
La dernière fois que je suis allé à NYC, j’ai eu une expérience restaurant incroyable, au Scarr’s Pizza ; j’ai déjà écrit une infolettre – ma meilleure – sur cette pizzeria du Lower East Side. Depuis, le restaurant a déménagé dans un plus gros local, de l’autre côté de Orchard Street, et une avalanche d’articles sur la pizzeria ont été écrits cet été, dont un d’Helen Rosner au New Yorker.
J’ai vraiment espoir de vivre, dans mon séjour à venir, une expérience qui créera chez-moi la nécessité d’écrire, comme avec Scarr’s. “Il faut qu’il y ait une nécessité, sinon il n’y a rien du tout” a dit Deleuze, je ne l’ai pas senti, cette nécessité, ces derniers temps ; New York arrive donc à point. J’ai tout de même peur de fonder trop d’espoirs dans cette ville, mais mes deux premières visites, aussi brèves furent-elles, n’ont pas déçu.
Revisiter une destination qui nous est chère génère de lourds débats intérieurs. Les souvenirs macèrent dans la mémoire des mois ou des années durant, et l’esprit se charge d’idéaliser les expériences. Pour les gourmand·e·s, il peut être difficile de choisir entre revisiter un endroit qui nous a marqué, ou explorer de nouveaux terrains. Ma liste de restaurants à visiter s’étire à chaque nouvelle chronique d’Helen Rosner, à chaque photo de bouffe esthétiquement plaisante se glissant dans ma page explorer Instagram, à chaque fois qu’un nom est mentionné dans un podcast, etc.
Devoir choisir entre Balthazar, Ruffian, Ethos, Gem Wine, Corner Bar, Ho Foods, The Four Horsemen, Cervo’s, Torrisi, JG Melon, Bernie’s, Leo, Mắm, King, et tant d’autres, ou encore retourner au Scarr’s, ou au Ops Pizza, ou au Grand Central Oyster Bar m’apparaît comme une tâche plus complexe que de choisir mon sujet de recherche pour ma maîtrise.
Mathilde a proposé d’aller au Claud, dans East Village, puis elle m’a demandé où je souhaitais aller, moi. J’ai balbutié une réponse du genre : « Je serais vraiment down d’aller au Pastis ou Balthazar, le proprio publie sur Insta les rapports que laissent les gérant·e·s, ils sont vraiment bien écrits; il faudrait en faire un recueil. Mais en même temps, ce sont des brasseries françaises, et on a L’Express ici. Il y aurait Cervo’s, j’ai entendu que c’est LA place pour les fruits de mer, c’est la bonne saison pour ça, non? Aux États aussi c’est les mois qui finissent en “-bre” pour les huitres? Sinon y’a Ethos, qui est un restaurant grec qui a l’air incroyable, la seule chose, c’est que c’est dans Upper East Side, et que nous n’aurions aucune autre raison d’aller dans Upper East Side étant donné que Papaya King est fermé, c’est peut-être pas le best…» À ce moment, Mathilde m’a interrompu dans mon flux de conscience pour me demander s’il y avait une place à laquelle je voulais VRAIMENT aller. Sous la pression, j’ai répondu : « Place des Fêtes..? ».
Une semaine plus tard, je dois vous avouer – ne le dite pas à Mathilde, svp – que j’hésite par rapport à mon choix, peu réfléchi. Je crois que j’aimerais plutôt aller au Cervo’s… Je reviens dans un instant.
[interruption de 30 secondes]
Merde! Il n’y a presque plus de tables de disponibles sur Resy, déjà. J’aurais dû penser aller là plus tôt. The Four Horsemen est déjà pleinement booké pour tout le mois, probablement à cause d’Action Bronson qui y a filmé un épisode de F*ck that’s Delicious récemment, ça me sauve d’hésiter avec ce resto-là. Je me demande si le nom de la place vient directement de la chanson de The Clash… Je connais depuis longtemps Corner Bar, restaurant du chef uruguayen d’Ignacio Mattos, situé sur Canal Street, à quelques minutes de l’hôtel en métro, niveau ambiance ça a l’air extrêmement agréable, Mathilde aimerait sûrement. Un omakase serait vraiment super aussi, et si ce n’est pas au Japon, c’est à New York que cette expérience doit être vécue. Quoique, c’est trop cher pour nous, les bons omakase… à moins qu’ils aient des tarifs étudiant·e·s? Nous irons en temps et lieu, après nos études. Ce qui compte, c’est trouver un endroit pour dans deux semaines.
Il est peut-être normal de n’avoir aucune idée où aller dans la capitale nord-américaine de la gastronomie. Peut-être que mon élan qui a désigné Place des Fêtes comme étant le restaurant auquel je voulais VRAIMENT aller est un signe que m’envoie la vie pour satisfaire mes espoirs culinaires. Je crains seulement de me retrouver dans un lieu trop superficiel, où tout est too much et sans âme. Les chances que ça soit le cas sont minces, mais ça m’inquiète tout de même. À ma première visite à New York, je ne connaissais rien, et tout s’est bien organisé, de soi-même. Cette fois-ci, je connais trop de places, je ne veux même pas entendre une personne me dire : « Ah, tu vas à New York, il faut que tu essayes …». Chut! Je ne veux surtout pas de vos recommandations! En même temps, si vous êtes allé·e à une des places que j’ai nommées dans ce texte, vous pouvez m’en parler. Je souhaite simplement éviter que ma liste s’étire encore plus. Pouvez-vous sentir le stress dans mes lignes? Je ne veux aucune recommandation, à moins que vous ayez à me conseiller un endroit VRAIMENT spécial ; si je m’y rends et que ce ne l’est pas, nous ne serons plus ami·e·s pour quelque temps. Je n’exagère pas, je vous le pardonnerai, mais ça prendra un petit moment pour que je m’en remette. Je blague, mais qu’à moitié.
Ne me recommandez rien, mais si vous avez une recommandation, laissez-la en commentaire, juste en dessous. Ou envoyez-la-moi en message sur Instagram, ça marche aussi!
Sur ce, on se tient au courant,
Thomas